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Contenu supplémentaire – Féroce

LEVI

Une salve d’acclamations explosa dans la salle. Charlie jeta ses bras autour de mon cou, et je la soulevai et la fis tournoyer. Je la reposai par terre et essayai de l’embrasser mais Boyd et Colton m’interrompirent en me donnant des claques dans le dos. Puis Johnny et Rob. Clint me serra la main. Willow et Marina me prirent dans leurs bras, puis Tom et Janet, les parents de Clint, puis Papy, le grand-père de Charlie.

Toute la meute m’avait rejoint à l’Hôtel de Ville pour attendre avec moi le résultat des élections. Ce n’était pas comme si Cooper Valley était une ville immense, mais les habitants du comté prenaient leurs devoirs civiques au sérieux et votaient.

« Vous avez plus de monde ici que le nouveau maire, » remarqua une journaliste en souriant à la vue de tous mes partisans enthousiastes.

Les Farm Cats entonnèrent une version ridicule de l’hymne présidentiel en plein vestibule.

J’éclatai de rire, stupéfait face à tout ce soutien. Si j’avais décidé de me présenter comme candidat à l’élection du shérif, c’était parce que Rob me l’avait demandé. Mais il s’avérait que ce rôle me plaisait vraiment et que je me sentais plus utile que jamais. J’avais l’impression de pouvoir aider les gens qui en avaient besoin autour de moi. Humains ou métamorphes.

C’était là que j’avais changé. Au départ, j’avais accepté le poste temporaire parce que ça rendrait service à la communauté métamorphe. Mais avec Charlie à mes côtés, j’avais commencé à voir les humains différemment. J’avais compris qu’ils n’étaient pas tous comme mes grands-parents. Qu’il y en avait qui acceptaient les gens malgré leurs différences. Quelles qu’elles fussent.

« Je suis le shérif, pas le président, répondis-je à la femme.

— Un discours, un discours, un discours ! » beugla Johnny — cet imbécile.

Je levai les yeux au ciel, mais levai les bras au-dessus de ma tête et les agitai, au moins pour empêcher les Farm Cats de se payer ma tête.

Je n’avais pas besoin de microphone, car tout le monde se taisait et je savais que ma voix résonnerait sur le sol de pierre.

« Merci à tous. C’est un immense honneur que d’être responsable de la justice à Cooper Valley. Je ne prends pas ce poste à la légère. Je tiens à ce que vous sachiez que je ferai de mon mieux pour faire appliquer la constitution et protéger les habitants de cette ville — tous ses habitants. »

Je parlais en langage codé, mais tous les membres de la meute savaient ce que j’entendais par là. Je me servirais de mon rôle pour protéger notre espèce des humains, en plus de protéger les humains d’eux-mêmes. J’en pensais chaque mot. Charlie me serra le bras et leva les yeux vers moi en souriant.

Je soulevai mon chapeau de cow-boy et le laissai retomber sur ma tête.

« Bon, je vous suis reconnaissant à tous d’être restés tard ici pour connaître les résultats de l’élection, mais n’allez pas vous imaginer qu’il faut que vous restiez faire la fête à présent. Rentrez chez vous, auprès de vos familles. »

Tout le monde éclata de rire mais aux cours des quelques minutes qui suivirent, ils partirent bel et bien.

Papy rentra avec Johnny, il ne resta donc plus que Charlie et moi.

« Je suis fière de toi, » dit-elle.

Je me penchai et l’embrassai. J’éprouvais tout le temps ce besoin de recréer le lien. « J’ai dit à tout le monde qu’il n’y avait pas besoin de faire la fête, je me disais plutôt qu’on pourrait fêter ça à deux. »

Elle haussa un sourcil, et un sourire souleva les coins de ses lèvres.

« Ah bon ? Qu’est-ce que tu avais en tête ? »

Je me penchai et effleurai son cou de mes lèvres.

« Toi. Moi. La maison de Tom et Janet en ville, où tu n’auras pas besoin d’être discrète.

— Mmm, dit-elle en penchant la tête de côté pour moi. L’idée me plaît bien. Mais il y a une chose.

— Laquelle ?

— N’oublie pas les menottes. »

Je me mis à bander à l’idée de l’attacher au lit. « En route. »

Je passai mon bras autour de ses épaules et l’entraînai dehors dans la nuit froide. Elle frissonna, mais je ne m’inquiétai pas. J’allais très bientôt la réchauffer.

Vanessa Vale